L’Alsace du 02/02/2016 : Présidents aux cheveux blancs

Publié le
Un sport, une ville, un territoire

L'Alsace du 02/02/2016 : Présidents aux cheveux blancs

À l’heure où quelques-uns de ses pairs en Ligue A féminine ruent dans les brancards et se font du souci, Daniel Braun n’est pas à plaindre, à la tête de l’ASPTT Mulhouse-Volley. Ce qui n’a pas toujours été le cas ces dernières saisons !

Dans le genre prudent, on ne fait pas mieux que Daniel Braun. Dans le bus qui ramène de nuit les volleyeuses mulhousiennes, après leur succès acquis à Terville (3-0, vendredi soir), le président fait ses petits calculs. « Encore deux victoires et nous serons maintenus ! » Banquier à la retraite, Daniel Braun (64 ans) ne se fie qu’à la réalité des chiffres. Son équipe à beau conforter sa position dans le quatuor de tête de la Ligue A féminine, synonyme de qualification en Coupe d’Europe, le président affiche encore une certaine réserve.

« J’aurais signé des deux mains pour nos résultats actuels »

« Avec la baisse conséquente de notre budget, qui nous a contraints à laisser partir les plus gros salaires (Tatjana Bokan à Hisamitsu Springs au Japon, Ana Lazarevic à l’Olympiakos, Stéphanie Niemer à l’Azeryol Bakou), j’aurais signé des deux mains pour nos résultats actuels. Mais, les choses peuvent aller très vite dans ce championnat , poursuit Daniel Braun. On l’a vécu l’an dernier avec l’enchaînement des blessures de Petya Tsekova, Ana Lazarevic et Alina Albu. Imaginons le pire… Si trois joueuses se blessent encore, pour peu que ce soit Bojana Markovic ou Alina Albu, on ne gagne plus… Alors oui, je regarde toujours derrière ! »

Il est vrai que pour certains présidents, les temps sont durs. Rien que ce week-end, la Cannoise Anny Courtade n’a guère apprécié la performance de ses joueuses qui ont concédé leur 2e défaite de la saison face à Saint-Raphaël, de surcroît à domicile. Du jamais vu depuis plus de 20 ans !

Et que dire de Daniel Bussani, dont Le Cannet perd chaque week-end le peu de chance qu’il lui reste pour conserver son statut européen ? « Je comprends qu’il soit nerveux , commente Daniel Braun. Il a gagné la Super-coupe contre Cannes, il a joué la Ligue des champions cette saison et s’il ne gagne pas la Coupe de France, il n’y aura pas de Coupe d’Europe pour lui. C’est terrible ! » Le week-end dernier à Terville, Daniel Braun a profité du voyage en bus pour accompagner « ses » filles. Cet après-midi, il les retrouvera pour un point informel, mais aussi pour marquer sa présence à leurs côtés.

Aujourd’hui, le ton est aux flatteries. Ce qui n’a pas toujours été le cas. « La première et la seule fois où je suis descendu dans les vestiaires en plein match, c’était e ntre le 2e et le 3e set face à Béziers (le 19 janvier dernier, date d’une sévère défaite 0-3). J’ai précédé Magali Magail, pour y être le premier, tout en sachant que le président ne peut pas faire grand-chose dans ces cas-là. Plutôt que de gueuler, j’ai essayé de les rassurer en leur rappelant certains principes. Notamment que le jeu prime sur l’enjeu ! »

« Les années de président comptent double dans une existence ! »

À six jours de la confrontation face à Vandoeuvre-Nancy (dimanche à 15 h au Palais), Daniel Braun s’apprête encore à souffrir, malgré la faible menace que représentent les Lorraines, actuellement en position de relégables.

« J’ai 64 ans depuis décembre et j’effectue ma 3e saison à la tête de l’ASPTT Mulhouse, confie ce dernier. Mais je peux vous assurer que les années de président comptent double dans une existence ! »

 

Article signé Christian Entz