L’ALSACE DU 11/05/2017 : Pas de repos pour les guerrières

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Un sport, une ville, un territoire

L'ALSACE DU 11/05/2017 : Pas de repos pour les guerrières

Certaines joueuses n’avaient pas encore réalisé samedi soir qu’elles étaient championnes de France. Désormais, après trois jours de festivités et de réceptions, mais aussi de détente et de partage avec des enfants « extraordinaires », les volleyeuses mulhousiennes ne peuvent plus l’ignorer.

Les douleurs musculaires, séquelles d’un rude combat livré pour la quête du titre de championne de France, à peine effacées, et les soucis capillaires oubliés – le mal aux cheveux n’épargne personne les lendemains de grandes victoires -, les volleyeuses mulhousiennes se sont pliées de bonne grâce aux honneurs dus à leur rang de championnes de France.

Dans la nuit qui a suivi la plus longue finale de play-offs de l’histoire (2h21’), les Mulhousiennes ont commencé par fêter leur titre au Queen , la célèbre boîte de nuit parisienne aux abords des Champs Elysées. Et comme il est de coutume dans ces cas-là, il faudra attendre qu’il y ait prescription pour en savoir plus. Car ce qui s’est passé au Queen restera au Queen pour vingt ans au moins ! En revanche, depuis, les festivités se poursuivent et le traditionnel planning d’entraînement de Magali Magail a pris les traits d’un agenda digne des stars du showbizz.

Tout le monde veut voir, toucher, embrasser, les grandes Mulhousiennes. Ce qui oblige parfois Christophe Zingle, le « bodyguard de ces dames », à jouer du pec pour calmer les ardeurs de certains.

Entre la présentation du trophée sur les marches de l’Hôtel de Ville et quelques déjeuners, dîners et autres after work, les joueuses de Magali Magail ont passé un mardi de détente à Europa Park pour se remettre de leurs émotions avant de partager leur passion, hier, avec les enfants de la Fondation du Phare à Illzach. Organisée dans le cadre de l’opération « Mercredi du Volley », en partenariat avec le Conseil départemental du Haut-Rhin, cette rencontre a été particulièrement symbolique de l’état d’esprit que véhicule l’équipe mulhousienne du président Daniel Braun.

Alina Albu, Olga Trach, Daly Santana, Léa Soldner, Athina Papafotiou, Bojana Markovic, Lara Davidovic, Angie Bland, Manon Jaegy et leurs amies n’ont pas besoin de médailles pour être de belles personnes.

Hier, au contact d’une cinquantaine d’enfants en situation de déficience sensorielle et dysphasiques, elles ont découvert qu’un gamin peu ordinaire est forcément extraordinaire. « Après trois jours de fête, il n’y a rien de tel pour remettre les pieds sur terre » , confie l’une des championnes le sourire aux lèvres et les yeux embués de larmes en proie à une émotion légitime. Le temps d’un après-midi, la petite Zoé, totalement aveugle, a eu pour coach Magali Magail. Elle et ses jeunes amis ont adoré. « On nous dit toujours que nous ne pouvons pas faire de sport et, là, ça a été un réel plaisir d’en faire avec elles » , avoue Méloée.

Mulhouse peut être fier de ses championnes. Elles savent être guerrières, porter avec succès le strass et les paillettes, tout en ayant le cœur sur la main.

 

Article signé Christian Entz