L’ALSACE DU 20/04/2017 : Bland : « Championne, une fois ! »

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L'ALSACE DU 20/04/2017 : Bland : « Championne, une fois ! »

Malgré 16 saisons chez les pros et un palmarès très honorable, dont la médaille de bronze à l’Euro 2013 avec la Belgique, Angie Bland court toujours après son premier titre de championne, à l’instar de l’ASPTT Mulhouse qui accueille Cannes, ce samedi (20 h 45) au Palais des sports.

Comme l’ASPTT Mulhouse, dont le bilan fait état de huit finales, titre de championne de France en jeu et toutes perdues (1998, 1999, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012), Angie Bland est toujours en quête de sa première couronne nationale. Pour que les Mulhousiennes et leur internationale belge parviennent à leurs fins, il leur faudra impérativement battre Cannes, ce samedi à 20 h 45 au Palais des sports. « J’ai une grosse envie d’être championne une fois », avoue Angie Bland. L’expression et surtout l’accent trahissent les origines flamandes et font sourire. Le ton n’en est pas moins celui d’une grande fille bien déterminée à goûter au Graal.

« Revenir dans le groupe n’était pas plus compliqué que de monter dans un train à haute vitesse en marche »

« Quand je suis arrivée à Mulhouse, nous avons fait le pari avec Daly (Santana) de gagner le titre de championne de France, confie Angie Bland. C’est même écrit sur un papier que Magali Magail conserve soigneusement. Elle a trouvé que c’est un bon deal. À partir de maintenant, il n’y a plus de si ou de mais. Il va falloir se donner à fond en sachant que la différence se fera en faveur de celles qui en voudront le plus ».

Cette farouche volonté, Angie Bland la symbolise plus que tout. Blessée dès le 3e match de la saison, à Vandoeuvre-Nancy (le 5 nov. 2016), elle a dû mettre les bouchées doubles pour être opérationnelle pour les play-offs. « Je savais que si je faisais le travail, j’arriverai à revenir, poursuit la Mulhousienne d’adoption. Ce qui était nouveau pour moi, c’était d’être touchée au dos et de me retrouver à quatre pattes, par terre, sans pouvoir me relever. Une tendinite, une entorse, je connais. Il suffit d’un peu de patience et de courage pour en venir à bout. Là, quand j’ai commencé à ressentir des fourmillements dans la jambe, j’étais particulièrement inquiète. J’avais le sentiment de perdre le contrôle de mon corps. Quand j’ai repris, je n’avais pas de bonnes sensations. Un peu comme si je devais réapprendre à marcher. Rattraper le temps perdu au niveau physique, ce n’est pas très compliqué. Il suffit de suivre le protocole. Mais, mentalement, j’ai souffert. C’est gentil de dire de moi que je suis une guerrière… Le karma te remet les pieds sur terre ! Heureusement, les filles ont fait le boulot. Avec leurs performances, elles ont permis que l’ambiance reste sereine et que personne ne cherche à brusquer les choses. Par contre, elles étaient en train d’écrire leur histoire sans moi. Revenir dans le groupe n’était pas plus compliqué que de monter dans un train à haute vitesse en marche ! »

« J’ai fait le pari, avec mes amis, que la finale opposerait Mulhouse au Cannet »

Depuis le début des play-offs, Angie Bland a bon dos et il n’y a guère que Cannes pour susciter quelques soucis. « Entre Mulhouse et Cannes, cela va se jouer sur rien , anticipe l’internationale belge. Elles ont le même protocole que nous. En revanche, si le RC Cannes perd cette demi-finale, il ne fera pas de Coupe d’Europe. Et là, la pression va peser. Le contexte aussi est différent puisque, pour la première fois, nous sommes les favoris face à un club qui appartient à la légende. Les nouvelles joueuses ne peuvent pas porter l’histoire des autres. Mais quand tu signes à Cannes, les gens attendent de toi que tu gagnes. Ça va être dur pour nous… Mais j’ai fait le pari, avec mes amis, que la finale opposerait Mulhouse au Cannet, avec Saint-Raphaël pour outsider ! »

Article signé Christian Entz