L'Alsace du 12/11/14 : Petit placement au Luxembourg

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L'Alsace du 12/11/14 : Petit placement au Luxembourg

Les volleyeuses de l’ASPTT Mulhouse ont ouvert leur compte européen par une victoire, hier soir au Luxembourg, en disposant du club champion du Grand-Duché, le RSR Walfer. En attendant le match retour du 26 novembre, les 16es de finale de la Challenge Cup se profilent en pointillé.

Qu’importe l’adversaire, il est toujours délicieux de goûter à la Coupe d’Europe. Et nul doute que le modeste RSR Walfer, aussi champion soit-il au Luxembourg, limiterait ses ambitions au maintien en Ligue A féminine. Mais les formalités en Coupe d’Europe se limitent aux seules conditions de voyage et n’ont pas cours sur le parquet. En concédant un set, les Mulhousiennes en ont fait la cruelle constatation, hier soir, devant un petit millier de supporters tout acquis à la cause luxembourgeoise et une formation locale jouant crânement sa chance.

Avec les mêmes yeux gourmands que les Mulhousiennes ont pu avoir, quand Italiennes et autres Turques de la grande époque de la Champion’s League déposaient leur carte de visite au Palais, les Luxembourgeoises ont laissé leurs complexes au vestiaire pour agresser l’ASPTTM au service. Avec l’énorme avantage de n’avoir rien à perdre, Nathalie Braas, Liz Alliaume et Betty Hoffmann ont lâché le bras tant au filet qu’à l’engagement pour pointer du doigt les carences postières.

En déplorant quatre fautes directes d’entrée, l’ASPTTM se retrouvait logiquement menée (9-6). Rien d’inquiétant jusque-là… Sauf que les maigres efforts des Mulhousiennes, notamment de Noémie Cély titularisée d’entrée pour ménager Alina Albu, n’ont permis, au mieux, de mener qu’une seule fois (à 11-12). Et cela avant d’accuser une vilaine série (16-12). À 20-19, la logique aurait voulu que l’ASPTTM fasse respecter la hiérarchie. En vain. Nora Kalich au block, Liz Alliaume au service et les Luxembourgeoises faisaient un joli pied de nez à leurs illustres invitées (24-19, 25-20). Du tristement jamais vu ! « Elles ont servi du feu de Dieu, explique Magali Magail, le coach postier. Et il a fallu qu’on s’adapte à un jeu atypique… En défense, on rentrait trop tôt sur la balle ! » Ce qui devait se traduire par un déchet de dix fautes directes en marge des cinq aces concédés. Soit quinze points offerts sur les 25 marqués par le RSR Walfer.

Fallait pas les fâcher !

Lauren Plum, titularisée d’entrée, faisait les frais de cet échec pour céder sa place à la passe à Armelle Faesch qui avait le don de calmer le jeu à partir du 2e set. « Je pense qu’on s’est mis bêtement la pression , avoue la capitaine mulhousienne. Au début, les filles retenaient leur bras et, en face, elles étaient euphoriques. Tout leur réussissait ! »

Sous l’impulsion d’Ana Lazarevic, auteur d’un sans-faute offensif pour commencer (5/5), l’ASPTTM prenait enfin la maîtrise des débats (5-8, 8-14, 13-20). Irrégulière au filet, Stéphanie Niemer intervenait plus efficacement en relance avant de conclure en attaque (16-25).

Dans une perspective de travail, Magali Magail relançait Lauren Plum à l’entame du 3e set. La vivacité de l’Américaine s’avérait cette fois payante avec la complicité de Tanja Bokan et Olga Trach (4-16, 6-19, 10-25). L’ASPTTM avait retrouvé une qualité de service qui lui a fait défaut d’entrée (2 aces au 1er set et 12 par la suite). Les Luxembourgeoises, elles, éprouvaient de plus en plus de difficultés pour exister et en venaient à regretter d’avoir « fâché » leurs adversaires.

Pour maintenir un maximum d’attention dans son collectif, Magali Magail sollicitait un six de base inédit au 4e set avec Kama Diarra, Petya Tsekova, Noémis Cély, Tanja Bokan et Olga Trach, orchestrées par Lauren Plum. Sept services gagnants plus tard, et une prestation plus honorable, suffisaient à ces dernières pour sceller une première victoire cette saison en Coupe d’Europe (6-11, 8-16, 12-25). « C’était un match bizarre , confie Tanja Bokan, la meilleure attaquante mulhousienne (13/22). On a fait des fautes de débutantes pour commencer… Mais l’histoire, s’est bien terminée. C’est ce qu’il faut retenir ! »

Article signé Christian Entz