L’Alsace du 20/01/2016 : La soirée des occasions perdues

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L'Alsace du 20/01/2016 : La soirée des occasions perdues

L’ASPTT Mulhouse n’a jamais été en mesure d’inquiéter Béziers, hier soir au Palais des sports, pour signer sa pire prestation de la saison et accuser une cinglante défaite en trois sets. Et dire qu’il s’agissait du match pour la première place !

Les Mulhousiennes ne pouvaient pas espérer mieux que de jouer la première place face à un adversaire privé de deux de ses trois réceptionneuses prioritaires. L’Argentine Sol Piccolo est rentrée au pays et l’Italienne Stephania Okaka, présente hier soir mais blessée, n’a pas mis les pieds sur le terrain. Pas plus que la centrale canadienne, Lindsay McCabe. « On joue avec les moyens du bord », regrettait Hélène Schleck, l’Alsacienne de Béziers. Hier soir, ces moyens du bord ont toutefois suffi pour venir à bout de Mulhouse 3-0.

Pour pouvoir jouer Béziers dans le secteur de la réception, il aurait fallu mettre le service dans le terrain et ne pas donner le bâton pour se faire battre. Les seuls chiffres enregistrés au service dans les deux premières manches (2 aces et 9 fautes directes pour Mulhouse, 6 aces et 2 fautes directes pour Béziers) suffisent à symboliser la situation vécue hier soir. Béziers a parfaitement joué avec ses armes, mais c’est l’ASPTTM qui s’est perdue toute seule. En marge d’une réception médiocre, la distribution d’Athina Papafotiou n’a pas été plus efficace avec des passes beaucoup trop basses. Et sans Maéva Orlé, au filet, l’ASPTTM n’aurait même pas pu s’offrir quelques illusions.

À 5-4, sur un contre gagnant d’Olga Trach, les Mulhousiennes ont mené pour la dernière fois dans le 1er set. Avec Héléna Cazaute, Safiatou Zongo et Alexandra Rochelle pour asseoir la réception, Béziers n’a pas eu à forcer son talent pour faire la course en tête (5-10, 14-18). C’est à ce moment-là qu’Olga Trach a aligné la seule série d’engagements à mettre au crédit de l’ASPTTM avec la complicité d’Alina Albu et Karla Klaric au block (18-18). Cyril Ong, le coach héraultais, colmatait la brèche en sollicitant Alisée Camberabero. Béziers repartait de plus belle et Safiatou Zongo, de retour en jeu, soldait la manche (19-25).

Les Mulhousiennes entamaient le 2e set avec Yulia Ferulik et Astrid Souply qui donnait l’impression (3/5 en attaque) de pouvoir inverser la donne. En vain. Béziers continuait à faire la course en tête sans faire un grand match mais en jouant plus proprement avec Lena Mollers à la passe, l’Azéri Anna Nazarenko et l’étonnante Héléna Cazaute (7-11, 11-18).

Semblant de sursaut

Magali Magail, le coach postier, lançait dans le bain Lara Davidovic et la passeuse polonaise Marta Biedziak. Un semblant de sursaut d’orgueil prenait forme dans les rangs locaux (16-20). Mais Hélène Schleck au filet (16-21) et Lena Mollers au service (16-22) relançaient Béziers, qui doublait la mise sur une attaque (19-25).

Au 3e set, l’ASPTTM rehaussait quelque peu son niveau de jeu pour rivaliser avec les Biterroises. Les égalités se succédaient (8-8, 9-9, 11-11). Athina Papafotiou et Bojana Markovic refaisaient surface (18-18, 21-21). Alina Albu, au block, donnait même l’avantage aux Mulhousiennes avant qu’Héléna Cazaute ne scelle la victoire héraultaise en inscrivant les trois derniers points (22-25).

« C’est la sphère infernale des fautes directes qui nous a entraînées dans le fond , constatait amèrement Magali Magail. La raison ? Je n’en sais rien… Il faut demander aux joueuses… ». Exempte de reproches, Maéva Orlé se faisait l’avocat des coupables de la soirée : « Au-delà de l’aspect technique, il nous a manqué de l’agressivité et de la confiance en soi ! » De toute évidence, l’ASPTTM n’a pas les moyens de jouer les premiers rôles et la pression due à l’enjeu constitue, peut-être, un début d’explication. Il reste trois jours aux postières pour retrouver l’envie et espérer renouer avec la victoire, vendredi (à 20 h) face à Aix/Venelles.

 

Article signé Christian Entz