L'Alsace du 30/01/14 : La grande nébuleuse du secteur féminin

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Un sport, une ville, un territoire

L'Alsace du 30/01/14 : La grande nébuleuse du secteur féminin

C’est aujourd’hui que Magali Magail et Mauricio Paes présentent leur rapport à la Fédération française concernant l’équipe de France féminine et donc leur proche avenir dans le contexte très flou qui caractérise le volley féminin en France.

Absent au niveau mondial depuis 1974, sans jamais avoir connu les honneurs d’une qualification olympique, le volley féminin français est dans une position d’autant plus inconfortable que l’équipe de France masculine retrouve son lustre d’antan et que les finances sont en mode économie. De là à imaginer que les dirigeants fédéraux sacrifient le secteur féminin sur l’autel de la rigueur économique, il n’y a qu’un pas. Ce que dément formellement Magali Magail : « La Fédération et son président – Yves Bouget – ont un vrai projet ! » Tenue par le devoir de réserve et sans engagement concernant une éventuelle prolongation de contrat à la tête de l’équipe de France, le coach postier se refuse à tout commentaire pour argumenter « sa » cause. En revanche, en coulisses, il y a des faits concrets qui tendent vers le changement.

À commencer par le projet de la Direction technique nationale qui souhaite regrouper les deux structures de formation de l’élite française, le CNVB de Montpellier et l’IFVB de Toulouse, sous un même toit. Et donc de quitter leur site d’accueil.

Incohérences

Il est même question d’un retour à l’INSEP (*) où aucune salle de volley n’existe et où le plan d’occupation des sols interdit la construction de nouvelles salles. Quant aux échéances évoquées, elles varient selon les intervenants. Aux présidents de ligue, le secrétaire-général a annoncé le projet pour janvier 2015 – ndlr : en pleine année scolaire ! – et le DTN, Cyrille Boulongne-Evtouchenko, a parlé de septembre 2014 à ses responsables de secteur.

Il est certes trop tôt pour évoquer un possible démantèlement de la structure de formation des jeunes espoirs françaises. C’est toutefois ce que craignent les parents des jeunes sélectionnées qui envisagent de se regrouper en association pour défendre les intérêts de leur progéniture. « Nous avons signé pour deux ans avec un cursus scolaire bien établi, explique Jean-Claude Descamps, le père d’Elsa (17 ans) licenciée au VBC Kingersheim et internationale junior à l’IFVB à Toulouse. En marge de l’aspect sportif, nous sommes aujourd’hui dans une nébuleuse complète concernant l’avenir scolaire de nos filles. La structure existera-t-elle encore ? Et où ? Nos questions sont sans réponse et le DTN refuse de nous répondre. »

Des mentalités à changer

L’absence de résultats de l’équipe de France féminine, dont le meilleur de cette dernière décennie se limite à la 8eplace (en 2007 et 2013) des championnats d’Europe, pourrait amener les dirigeants fédéraux à privilégier l’option des centres de formation des clubs professionnels. Ce qui n’est pas gagné pour autant compte tenu de certaines mentalités au sein de la fédération… Seul club professionnel à être qualifié en Élite avec sa deuxième équipe, composée de jeunes du centre de formation, l’ASPTT Mulhouse n’a pas obtenu le soutien fédéral lors de ses tentatives de conciliation pour harmoniser les calendriers pour permettre aux jeunes de jouer à la fois en Élite et de figurer sur la feuille de match en Ligue A conformément aux obligations des clubs pros contraint d’aligner les aspirants dans leur collectif.

(*)À l’initiative d’Alain Gelès, la Fédération française avait regroupé les meilleures Espoirs françaises en 1980 à l’INSEP. Il s’agissait de la génération Brigitte Lesage, avec Catherine Faure (ex-Claidat), Anabelle Prawerman et autres Agnès Quistorff.

Article signé Christian Entz