Lisa Ulmer : « il ne faut pas être bêtement intelligent »

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A la tête de Regmatherm, distributeur spécialisé en chauffage,Lisa Ulmer poursuit la tradition familiale aux côtés de sa sœur et de son mari. « Après avoir fait un BAC+4 dans le commerce international à l’ISEG, je m’apprêtais à partir pour travailler au Club Med dans le but d’y acquérir l’expérience nécessaire pour travailler dans l’animation ou pour gérer un hôtel club, explique Lisa Ulmer. La vie en a fait autrement et me voilà à l’âge de 21 ans « chauffeur- livreur-chargée de marketing » chez REGMATHERM distributeur spécialisé en chauffage pour aider mon père Durée de ma mission estimée à six mois grand max ! Finalement, après 28 ans j’y suis toujours . Avec ma sœur et mon mari nous avons repris les rênes de l’entreprise il y a 20 ans et, entourés d’une super équipe, on continue de la développer auprès des professionnels du chauffage et de la climatisation particulièrement dans les énergies renouvelables (pompes à chaleur) ».

Un sport, une ville, un territoire

        Qu’est-ce que le sport féminin représente pour vous ?

Le sport féminin est comme le sport masculin synonyme d’efforts, de persévérance, de motivation.

        Comment avez-vous fait votre place en tant que femme ?

J’ai fait mes preuves petit à petit, en passant d’abord plusieurs années par tous les autres postes, y compris les postes physiques (livreuse, magasinière) avant de reprendre la direction, ce qui me vaut aujourd’hui le respect de mes collègues et de mes clients aussi bien hommes que femmes. J’ai aussi su bien m’entourer, avec une équipe mixte où la place de la femme a toute son importance.

        Quel conseil pourriez-vous donner aux femmes qui n’osent pas se lancer ?

À trop réfléchir, parfois, on ne fait rien. J’aime bien dire « il ne faut pas être bêtement intelligent ». Il faut savoir suivre son intuition mais il faut aussi admettre que ce n’est pas un long fleuve tranquille.

        Citez un mot qui vous représente en tant que femme dirigeante ou à poste à responsabilité :

Remuante

        Qu’est-ce qui vous a donné envie d’entreprendre / de devenir manager ?

En réalité ce sont les aléas de la vie qui m’ont fait reprendre la direction de REGMATHERM, ce n’était pas un choix mais une responsabilité bien lourde qui m’est tombée dessus à une époque où je ne m’y attendais pas et où je n’y étais pas du tout préparée. J’étais une fille et j’étais jeune dans un monde d’hommes, peu auraient parié sur moi. 

Finalement ça m’a aidé… Quand tu n’as pas le choix tu te découvres des capacités que tu ne soupçonnais même pas et qui peuvent surprendre, à leurs dépens, ceux qui te sous estimaient.

        Quel est votre endroit préféré à Mulhouse ?

L’Espace Squash 3000 ! J’y étais après des matches de l’ASPTT-Volley, j’adore l’ambiance.

        Une anecdote amusante de votre vie professionnelle :

« On aime bien faire la fête avec la Regmateam (surnom de l’équipe REGMATHERM) et pendant le covid, pour garder le moral et aussi le contact avec nos clients, on s’est amusés à faire des petites vidéos marrantes (REGMA vs CORONA) et même une vidéo de vœux de Noël où on danse toutes et tous… Toute l’équipe a joué le jeu, ça faisait du bien de rire pendant ces mois de covid (visibles sur youtube en tapant Regmatherm)

        Qu’est-ce qui vous motive dans votre métier ?

       Les relations humaines que j’ai avec mon équipe et avec mes partenaires clients et fournisseurs. J’aime le relationnel et travailler avec ma sœur et mon mari est aussi très agréable.

        Que pensez-vous de la place de la femme dans la société ?

Aujourd’hui on arrive à avoir des postes à responsabilités plus que par le passé. En effet il faut en faire davantage qu’un homme, on vous pardonne moins, et parfois il faut se montrer dure voir désagréable pour être prise au sérieux. Mais, dans l’ensemble, tu arrives à te faire ta place si tu as les compétences requises. Après je parle de mon cas. Dans le métier du bâtiment, en tous cas, les hommes que je côtoie sont respectueux des femmes en général. Ce n’est peut-être pas le cas partout. C’est peut-être démodé mais je fais encore partiede celles qui font les courses, cuisinent (du moment que personne ne m’y oblige), apprécient la galanterie et rient des blagues ou des taquineries gentilles.

        Quelles sont vos plus belles réussites en tant que femme ?

Ma famille, mon équipe, mon entreprise !

        Qu’est-ce que la journée des droits des femmes vous inspire ?

Il y a encore de gros progrès à faire concernant le nombre de violences faites aux femmes et l’insécurité qu’on vit au quotidien. Et, dans le monde, il y a des endroits où c’est bien pire ! Qu’on soit encore obligé de faire une journée pour rappeler que les femmes ont des droits montre déjà bien le problème !

        A votre avis, la solidarité féminine est-elle suffisamment exprimée dans notre société ?

La solidarité féminine manque un peu à mon goût. Les femmes sont, souvent même, un peu dures entre elles… C’est dommage ! Il y a quand même des femmes dans mon métier avec lesquelles j’ai pu tisser des liens et franchement c’est plutôt agréable.

        Est-il plus aisé, aujourd’hui, d’imposer son genre à l’heure des décisions que par le passé  ? Pourquoi  ?

Toujours pareil ça dépend des personnes avec qui vous êtes. Certains acceptent facilement les idées et la manière de penser des femmes, d’autres pas. Parfois quand on est avec des gens qui ne vous connaissent pas, on a l’impression de ne pas être écoutée et il faut élever la voix, ou alors on n’est pas prise au sérieux. Heureusement comme je le disais avant la plupart des hommes que je côtoie ont beaucoup de respect et aiment bien avoir un avis féminin. Ça leur donne une autre vision des choses. 

        A vos yeux, quels sont les trois sports qui se conjuguent le mieux au féminin ?

    Le tennis, le volley et le handball