L’Alsace du 22/02/2016 : Vivement les play-offs

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L'Alsace du 22/02/2016 : Vivement les play-offs

Les quelque 3000 spectateurs qui ont garni le Palais des sports, samedi soir, se sont régalés. Et même si l’ASPTTM enregistre sa première défaite (1-3) face à un adversaire non-sociétaire du carré de tête, Cannettanes et Mulhousiennes ont livré un gros combat digne des play-offs qui se profilent.

À l’image d’une équipe mulhousienne qui s’en va gagner à Béziers (3-2) avant de perdre à domicile face au Cannet (3-1), défait par le même Béziers (1-3), la Ligue A féminine réserve son lot de surprises à chaque week-end. Une situation qui a le don de bien brouiller les cartes avant des play-offs pour lesquels il est difficile d’anticiper un quelconque profil. En revanche, il est certain que personne ne sera à l’abri dans cette phase finale et qu’il faudra être très fort pour s’en sortir.

Samedi soir, les prestations défensives livrées par l’ASPTTM et Le Cannet ont mis à mal les compartiments offensifs. Que ce soit Olga Savenchuk, Alessandra Guerra Franco, Élisabeth Fedele au Cannet, ou les Mulhousiennes Bojana Markovic, Alina Albu et Maéva Orlé, il leur a été difficile d’atteindre les 30 % d’efficacité. Et exception faite pour les deux centrales, Olga Trach (10/15 en attaque et 6 blocks) et Jineiry Martinez (13/16 en attaque et 2 blocks), et une Astrid Souply rayonnante (9/18, 2 aces et 1 block), les attaquantes n’ont pas été à la fête.

« L’émotion, la fatigue,… Ce serait trop facile de se réfugier derrière cela »

Opposée à la seule équipe pro dont elle a porté les couleurs ces cinq dernières saisons, Maéva Orlé a connu ce grand moment de solitude qui pèse sur les épaules du vaincu qui culpabilise après avoir voulu trop bien faire. « Bien sûr qu’il y a de l’émotion quand je joue contre Le Cannet, confie la Mulhousienne d’adoption. Ça fait toujours quelque chose même si c’est moins fort que lors de notre première confrontation en Coupe de France. Mais, c’est comme pour la fatigue, ce serait trop facile de se réfugier derrière cela. On est toutes fatiguées… Toutes, on cogite… Mais, c’est moi qui n’a pas réussi à finir les points. C’est un engrenage. Tu commences par être défendue, tu attaques et attaques encore… Tu es frustrée, tu perds patience et tu fais la faute. Après, par peur de la faute, tu retiens le bras… Et ainsi de suite ».

« Quand l’une prenait le dessus sur l’autre, la différence n’était ni physique, ni technique. C’est juste qu’elle avait été un peu plus maligne ! »

À côté de ça, il y a eu les duels répétés au filet face à la copine de toujours, Élisabeth Fedele.

« C’est pire que tout. On se connaît par cœur, poursuit Maéva Orlé. Le coach aussi – Filippo Schiavo – me connaît. Il y avait toujours du monde sur nos trajectoires d’attaque et elles ont eu une bonne lecture de notre jeu. Avec Élisabeth, on s’est retrouvé l’une en face de l’autre sur quelques positions au filet. C’était une situation particulière. Et quand l’une prenait le dessus sur l’autre, la différence n’était ni physique, ni technique. C’est juste qu’elle avait été un peu plus maligne ! »

« Ce qui est fait, est fait ! Mais il faut que ça me serve pour continuer à grandir ! »

Une heure après le match, dans les coulisses du Palais, Maéva Orlé assume sans se chercher d’excuses. Elle est de celles qui quitteront en dernier l’espace VIP après avoir affronté, courageusement, une situation peu glorieuse. À l’image de la puissance qu’elle dégage à chaque envolée au filet, elle use cette fois d’une belle force de caractère. « Ça ne sert à rien de gamberger, avoue Maéva Orlé. Je ne vais pas me poser de questions sur ce match mais je vais me remettre en question. En rentrant chez moi, ce soir, je vais me poser et chercher à savoir, tranquillement, où j’ai péché. Ce qui est fait, est fait ! Mais il faut que ça me serve pour continuer à grandir ! »

Avec pareil état d’esprit nul doute que cette dernière va rebondir et l’ASPTT avec elle pour la réception d’Istres, samedi prochain à 20h, au Palais des sports.

 

Article signé Christian Entz