L'Alsace du 16/01/14 : Une soirée d’épouvante

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Un sport, une ville, un territoire

L'Alsace du 16/01/14 : Une soirée d’épouvante

Menée deux sets à rien, hier soir à Târgu Mures en match aller des 8es de finale de la Coupe d’Europe, l’ASPTT Mulhouse est revenue de très loin pour égaliser avant de s’incliner au tie-break (3-2). Une victoire 3-0 ou 3-1, mercredi au Palais des sports, serait synonyme de qualification en quarts.

Au cœur de la Transylvanie, les Mulhousiennes n’ont eu besoin ni de Dracula ni d’aucun vampire pour jouer à se faire peur. Leur prestation, hier soir en Roumanie, a été à la fois médiocre et courageuse, mais aussi héroïque quand il a fallu aller chercher le tie-break à la fin du 4e set. Et, curieusement, ce point capital a été marqué du poing par Armelle Faesch, trahie par sa réception et qui n’a eu d’autre solution que d’extirper la balle du filet pour l’envoyer directement dans un coin perdu du camp roumain.

La bonne rentrée d’Alexia Djilali

Tout avait mal commencé pour Mulhouse. Ana Lazarevic, élément indispensable d’une réception déjà peu performante en temps normal, se plaignait de son épaule pour jeter un premier froid. Et comme la libéro colombienne Camila Gomez remontait régulièrement les grandes diagonales de Kristy Jaeckel, le doute s’installait progressivement au sein d’un collectif mulhousien qui a eu un mérite : celui de ne jamais baisser les bras à l’image de sa capitaine, Armelle Faesch, qui aura passé son temps à courir après les réceptions et à défendre de plus belle. « On s’est mis dans la difficulté, d’entrée, en jouant pour ne pas faire de fautes et sans vouloir prendre de risques » , regrettera plus tard le coach Magali Magail.

Menées deux sets à rien (25-20 et 25-20) et au pied du mur, les Mulhousiennes ont alors réagi de la plus belle des manières avec la rentrée encourageante d’Alexia Djilali – sur le poste d’Ana Lazarevic -, l’enthousiasme de Marielle Bousquet en défense, le contre de Yulia Ferulik et la superbe retrouvée de Kristy Jaeckel et de Petia Tsekova. En proie à une légitime émotion, devant sa mère et les siens, Alina Albu a également mis deux sets pour évacuer la pression et donner sa pleine mesure. « On a surtout retrouvé notre agressivité au service et au filet » , relevait fort justement Armelle Faesch.

En quarante minutes, après avoir gagné le 3e set (25-18) et mené 20-14 dans la 4e manche, l’ASPTTM avait repris la maîtrise des débats. Du moins, jusqu’à ce que la Bulgare Gabriela Tsvetanova et l’efficace centrale Tatiana Lupu ne prennent le service et ne réveillent les vieux démons de la réception mulhousienne (20-18 puis 22-22). Au plus profond de leur désarroi, les Haut-Rhinoises trouvaient alors leur salut sur un coup rageur de Petya Tsekova et le poing heureux et audacieux d’Armelle Faesch (25-22).

Encore en position de force à 3-1 puis 4-2 dans le tie-break, l’ASPTTM perdait la main sur deux fautes directes (4-4, 4-6). À 10-13, un contre et une attaque de Kristy Jaeckel (12-13) entretenaient l’espoir jusqu’au coup de grâce porté par Gabriela Tsvetanova (12-14, 12-15).

« J’ai plutôt envie de dire que nous avons perdu ce match plutôt que d’avouer que les Roumaines ont gagné » , relevait avec beaucoup de lucidité Armelle Faesch. Mais, compte tenu de la prestation mulhousienne, le point pris au tie-break vaut de l’or dans la perspective du match retour de mercredi prochain (à 20 h) au Palais des sports, quand il s’agira d’aller chercher la qualification pour les quarts de finale.

Article signé de l’envoyé spécial Christian Entz