L’ALSACE DU 05/01/2017 : Arnold, l’homme à tout faire

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L'ALSACE DU 05/01/2017 : Arnold, l’homme à tout faire

L’ASPTT Mulhouse accueille Le Cannet, ce vendredi à 20 h, au Palais des sports. Ce choc au sommet, entre le 2e et le 3e de la Ligue A féminine, est de nature à susciter une grosse ambiance que Mathieu Arnold organise avec autant de succès que la préparation physique dont il a la charge.

Mathieu Arnold (37 ans) est l’un des derniers arrivés au sein du staff de l’ASPTT Mulhouse, mais ses compétences contribuent déjà à la nouvelle image que véhicule le club postier depuis peu. Une image à la fois joyeuse et beaucoup plus professionnelle, à l’instar du personnage.

À l’origine, Mathieu Arnold était décathlonien à Haguenau et à l’Alsace Nord Athlétisme, puis à Montpellier où il a passé ses diplômes d’entraîneur d’athlétisme et de préparateur physique. Ce qui lui a permis d’œuvrer avec les volleyeuses de Cheseaux, les hockeyeurs de Sierre (LN Suisse), la sélection olympique algérienne de volley, l’équipe de France féminine de volley et le club de la police au Qatar. Corporatif, ce club de l’État n’en représente pas moins l’élite du volley qatari entraîné par l’ex-international français Jean-Michel Roche.

« Le Qatar, ce n’est pas tout rose, lâche Mathieu Arnold. Tu y gagnes bien ta vie. Mais si tu t’y poses trop longtemps, on t’oublie. Or, le haut niveau est en Europe ! » Cette bonne raison a incité le Haguenauvien à revenir en septembre 2015 à l’ASPTT Mulhouse qu’il a coachée de 2010 à 2013. En un an, ce dernier a étendu son rôle de technicien à celui d’animateur. Et dans les deux domaines, il excelle. Comme dans la préparation physique où son approche est beaucoup plus humaine que scientifique, Mathieu Arnold vit pleinement son job : « J’ai besoin de sentir le sportif que j’accompagne et de vivre son évolution. Du coup, j’adapte en permanence mon programme qui n’est jamais figé et cela, pour chaque individu. Cet été, en stage avec l’équipe de France, je suis allé toquer à la porte de Magali (Ndlr : le coach, Magali Magail) en pleine nuit pour modifier un programme d’entraînement. »

S’il s’agit là d’un réflexe légitime de la part d’un technicien scrupuleux, c’est aussi l’attitude d’un passionné. C’est d’ailleurs ce qui l’a amené à étendre son rôle à l’animation du Palais, les soirs de match.

« C’est tout simplement ma contribution pour aider mon équipe, explique Mathieu Arnold. En fait, j’aime tenir le micro. C’est peut-être un héritage de mon père (Pierre) qui est ténor dans un groupe de Gospel – Les Messagers – depuis 48 ans. En ce qui me concerne, j’ai été chef des sports au Club Méd, notamment à Puerto Maria et aux Arcs, et animer un millier de personnes n’est pas un problème. Pour que le club évolue, il faut amener le public à participer. Et quand je vois la réaction des gens dans le dernier set face à Cannes… Ils ont littéralement porté l’équipe vers le succès ! Le public est ravi de prendre une part active dans la victoire. »

Pour que Béziers connaisse l’enfer !

Le grand mérite de Mathieu Arnold est d’associer les spectateurs à son show avec un clapping (manière bien spécifique de fêter une victoire rendue célèbre par les Islandais lors de l’Euro 2016 de foot) parfaitement orchestré, mais aussi des jingles bien envoyés. « My block ! » sur un contre réussi, « Jetz geht’s los ! » pour booster le public ou encore « I believe I can fly » (Je crois que je peux voler) quand l’adversaire envoie son service dans les nuages… C’est à la fois amusant et pro. Et c’est ce qui plaît !

Cette animation, Mathieu Arnold l’assure également sur les réseaux sociaux. Il est l’administrateur de la page Facebook de l’ASPTTM. « Les vidéos génèrent du trafic , indique l’homme à tout faire. Plus tu es actif, plus tu es reconnu… Pour le dernier match à Aix, j’ai envoyé vingt secondes du warm-up avant le match. On a fait 7000 vues dans les heures qui ont suivi. Aujourd’hui, l’ASPTTM est reconnue. La suite heureuse serait que le public soit encore moins spectateur et que pour la demi-finale de la Coupe de France (le 31 janvier), Béziers connaisse l’enfer en venant au Palais ! »

 

Article signé Christian Entz