L’ALSACE DU 07/05/2017 : Les cigognes s’envolent à Paris

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Un sport, une ville, un territoire

L'ALSACE DU 07/05/2017 : Les cigognes s’envolent à Paris

Alors que les Mulhousiennes se sont qualifiées in extremis pour la finale des play-offs face au Cannet, le meilleur public de France a tenu son rôle de 7e homme jusqu’au bout hier, en faisant le déplacement à Paris.

Il est 5 h 45, hier matin, lorsque sonne le réveil de la petite Rosalie. C’est samedi, il n’y a pas classe, mais même les jours d’école, elle ne se lève pas aussi tôt. Ce samedi, c’est jour de match. Les filles de l’ASPTT Mulhouse disputent la finale des play-offs, l’occasion pour toute la famille Ermacora de faire le déplacement à Paris avec le car des supporters. Ou plutôt les cars. Parce qu’ils sont cinq à rouler, en file indienne, sur les routes de l’Est, en direction de la capitale.

Le rendez-vous était fixé à 7 h sur le parking du stade de l’Ill, pour un départ prévu à 7 h 30. Malgré la foule et un événement organisé en quatrième vitesse, tout se goupille parfaitement. Tandis que les uns parcourent les check-lists des supporters ayant réservé leur voyage, les autres prennent place à bord des différentes navettes. Personne n’aura eu le temps d’être mouillé par les quelques gouttes de bruine tombant du ciel gris mulhousien. À 7 h 20, les moteurs ronronnent, à 7 h 40, tout le monde est en route pour Coubertin.

« On garde de la force pour ce soir »

Dans le car numéro 3, sur la banquette arrière, près de la fenêtre côté passager, une petite cigogne a fait son nid. C’est Rosalie. Du haut de ses 6 ans et demi, la petite fille n’est même pas fatiguée et les cinq heures de route ne lui font pas peur. Les yeux rivés sur l’extérieur, le paysage ne lui dit toutefois rien : « Maman, regarde le petit château tout moisi ! »

Mais à peine les yeux plongés dans une console de jeux et c’est extinction des feux ! À l’image de l’ensemble du bus. « On garde de la force pour ce soir » , lance Laurent, un supporter de l’ASPTT et… du PSG.

Le meilleur public de cette finale

À l’heure de faire une pause, c’est une déferlante alsacienne qui envahit la station-service à hauteur de Dijon. Alors que certains se dégourdissent tranquillement les jambes à l’extérieur, d’autres, près des machines à café, commencent à pousser la chansonnette – « Poh poh poh poh poh poh poh » , sur l’air de Seven Nation Army de The White Stripes – devant des « spectateurs » perplexes. L’un d’entre eux murmure à son voisin : « Ça doit être des supporters du PSG. » Raté monsieur ! Vêtus de rouge, ce sont les volleyeuses de l’ASPTT que les Mulhousiens s’en vont soutenir.

« On n’avait jamais été voir un match de volley avant cette année. Mais un jour, une copine a gagné des places, alors on a saisi l’opportunité. On a bien aimé , explique Marie-José Ermacora, accompagnée de son mari et de ses trois enfants. Dès que Magali – Magail – a parlé de faire le déplacement, on s’est dit ‘‘pourquoi pas ?’’. On est venus pour supporter les Alsaciennes et la petite est déguisée parce qu’elle raffole des cigognes. »

La petite cigogne Rosalie, noyée au milieu de la foule de supporters mulhousiens et d’ailleurs, a poussé et encouragé sans relâche les filles qu’elle était venue soutenir : les volleyeuses de l’ASPTT Mulhouse. Elle était toute heureuse de faire partie de ce public, le meilleur de cette finale, à qui les filles de Magali Magail ont aussi dédié leur titre de championnes.

 

Article signé De l’un de nos envoyés spéciaux à Paris, Kim Minet