L’ALSACE DU 23/01/2017 : Une position honorifique

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L'ALSACE DU 23/01/2017 : Une position honorifique

Janvier 2017 fera date à l’ASPTT Mulhouse. Pour la première fois de son histoire, le club postier pointe en tête du championnat à cette période de l’année. C’est ce qu’il faut retenir de sa victoire obtenue aux dépens de Vandoeuvre/Nancy.

Entre une grosse performance et une grande victoire, les volleyeuses mulhousiennes ont opté pour la deuxième solution, samedi soir au Palais des sports, en disposant de Vandoeuvre/Nancy sans briller (3-1 : 26-28, 25-17, 25-14, 25-20). En revanche, leur succès leur permet d’accéder au fauteuil de leader de la Ligue A féminine. Un bel honneur dont il faudra être digne dorénavant. À commencer par ce vendredi à 20h, au Palais des sports, pour la réception de Quimper.

« Si on pense qu’on est déjà arrivé, on n’ira nulle part ! »

Au soir du 26 novembre 2016, à l’issue de la défaite concédée à Béziers (1-3), défaite qui est aussi la dernière en date des Mulhousiennes, l’ASPTTM accusait six points de retard sur Béziers. Mais au prix d’une série de sept victoires consécutives à trois points, série en cours, les Mulhousiennes ont comblé leur handicap aux dépens d’une formation biterroise qui a ensuite perdu à Évreux (2-3), a été poussée au tie-break face à Cannes et Le Cannet avant de s’incliner ce week-end face à Nantes (1-3). « L’erreur serait de se dire que c’est fait, commente Magali Magail, le coach postier. Il est vrai que ça fait longtemps qu’on court après cette place. Mais, maintenant, il faut continuer de travailler. Si on pense qu’on est déjà arrivé, on n’ira nulle part ! »

Le contenu de la victoire mulhousienne, acquise dans la douleur face à Vandoeuvre/Nancy, devrait toutefois suffire à calmer les ardeurs locales. En un match, les joueuses du président Daniel Braun ont fait étalage de leurs forces et de leurs faiblesses. Notamment l’absence de concentration et d’agressivité, qui s’est traduite dans le set initial par un déchet énorme de dix fautes directes et un manque de combativité – aucun contre gagnant !-, avant le salutaire sursaut d’orgueil.

Le contraste entre la première moitié de la rencontre, jusqu’à 16-16 dans le 2e set, et la suite (25-17, 25-14, 25-20) a été énorme. Un contraste qui correspond également à l’entrée en jeu d’Angie Bland (au début du 2e set) et de la passeuse colombienne, Maria-Alejandra Marin (à 12-14 au 2e set). L’une et l’autre ont eu le mérite d’apporter de l’enthousiasme à un groupe jusque-là en proie à une certaine torpeur. « J’avais un bon feeling sur ce match, a confié en fin de soirée la jeune internationale colombienne. Je ne me suis aucune pression en entrant en jeu. J’ai juste essayé de donner le meilleur de moi-même et d’apporter mon énergie à l’équipe ». Une énergie qu’elle a débordante avec, de surcroît, une bonne humeur contagieuse. Et à ce moment du match, ses grands sourires ont eu le don de dérider ses coéquipières.

« On a eu un peu peur… Ça se voyait sur nos visages »

« On a eu un peu peur en perdant bêtement le 1er set et quand Nancy a mené dans la manche suivante, a avoué la capitaine Alina Albu-Ilie. Ça se voyait sur nos visages. On était trop crispé. Or, on sait que nous ne sommes pas bonnes en jouant avec de la retenue. La rentrée de Maria a mis de l’ambiance et c’est ce qui nous manquait ». « Ce qui a changé avant tout, c’est nous, précisait Magali Magail. Nous avons changé d’état d’esprit. L’équipe était nonchalante dans le 1er set. Elle subissait le faux rythme donné par Vandoeuvre alors qu’il nous suffisait d’imposer notre jeu. Ce que nous avons su faire par la suite ! »

À la décharge des Mulhousiennes, dont on retiendra les prestations offensives de Daly Santana (24/45) et de Maëva Orlé (17/35), l’omniprésence de Bojana Markovic et les services d’Athina Papafotiou, il convient également de préciser que dans la perspective de la demi-finale de la Coupe de France, face à Béziers, la charge de travail a considérablement augmenté. Même si le coach postier se refuse à considérer cette situation au titre d’excuse, elle n’en constitue pas moins une circonstance atténuante pour expliquer la mise en route délicate des Mulhousiennes lors de ce dernier week-end.

En attendant une demi-finale de Coupe de France qui pourrait être historique, le 31 janvier au Palais face à Béziers, l’ASPTTM se plaît dans sa position honorifique.

 

Article signé Christian Entz