L’ALSACE DU 26/01/2017 : Logées à la même enseigne

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Un sport, une ville, un territoire

L'ALSACE DU 26/01/2017 : Logées à la même enseigne

L’ASPTT Mulhouse accueille Quimper ce vendredi (20 h) en position de leader de la Ligue A féminine. On connaît ses volleyeuses en survêtements ou maillots. Mais, hors du « Palais », elles ont des chaussons pour traîner à la maison, des jeans pour faire le marché, et font le ménage et la cuisine…

Pas besoin d’être fin psychologue pour deviner qu’il y a de la vie dans le collectif actuel de l’ASPTT Mulhouse. Ses joueuses rayonnent et leurs résultats s’en ressentent. Pour la 2e saison, elles logent toutes à la même enseigne et sous le même toit à Appart’City, la résidence hôtelière de l’avenue Schuman à Mulhouse. Et la communauté leur va bien !

Si l’initiative est initialement économique, pour profiter du concours d’un généreux partenaire, elle est aussi bénéfique en termes de cohésion au sein du groupe. « C’est plus facile pour elles , commente Magali Magail, le coach postier. Avant, elles étaient éparpillées aux quatre coins de la ville. Aujourd’hui, le fait de vivre sur un même lieu les incite à se voir plus souvent et, surtout, à partager davantage. La semaine dernière, Maëva (Orlé) et Bojana (Markovic) étaient malades. Chacune à leur tour, les filles se sont organisées pour leur amener la soupe. » « C’est mieux, confirme Angie Bland. Quand tu as besoin de quelque chose, tu peux aller le chercher chez tes voisines. Et le bon côté de notre groupe, c’est qu’on vit ensemble, l’une à côté de l’autre, tout en gardant son chez-soi ! » « Quand je jouais à Istres, on passait une journée dans la semaine, le mardi, à être ensemble, renchérit la Serbe Bojana Markovic. Les dirigeants avaient instauré cette règle pour entretenir l’esprit d’équipe. À Mulhouse, on est tout le temps ensemble et les liens sont encore plus forts ! » Dans leur deux-pièces avec vue imprenable, les volleyeuses mulhousiennes assurent l’entretien. Elles font le ménage, la cuisine, lavent le linge dans un espace commun, comme n’importe quelles jeunes femmes.

« Ma vie, c’est m’entraîner, manger, aller en cours et dormir »

La grande différence dans leurs emplois du temps respectifs concerne les étudiantes et les autres. Ces dernières ont le Kinepolis, juste en face, et le centre-ville pour principales destinations de loisir. En revanche, pour Astrid Souply, Alina Albu-Ilie, Lara Davidovic, Léa Soldner et, bientôt, Angie Bland (qui va attaquer un semestre de STAPS à distance avec son école bruxelloise), le temps libre est compté. « Ma vie, c’est m’entraîner, manger, aller en cours et dormir », avoue Astrid Souply, qui partage son quotidien avec un compagnon à quatre pattes, Elfy, jeune chihuahua à poils longs.

Invaincues en championnat depuis le 26 novembre dernier, les volleyeuses goûtent de plus en plus souvent aux saveurs de la victoire. La plus belle dégustation n’en a pas moins été culinaire. « À Noël, nous n’avions pas le temps de rentrer chez nous, raconte Olga Trach. Chacune a préparé un plat, un dessert ou une boisson de son pays pour un repas en commun ». Cette dernière, Ukrainienne de Dnipropetrovsk, a fait son Bortsch (soupe de betteraves avec de la viande), la Grecque Athina Papafotiou son Pastitsio (pâtes en couche avec de la viande hachée et de la béchamel), la Serbe Bojana Markovic sa Gibanica au fromage, la Colombienne Maria-Alejandra Marin son dessert à base de riz au lait saupoudré de cannelle. Et de Portorico est venue la spécialité qui… coule de source. « J’ai fait une boisson à base de rhum, de lait de coco et des trucs à moi », confie Daly Santana dont la bonne humeur est la marque de fabrique. La meilleure recette est toutefois à venir et réservée au public du Palais, demain, avant le festin de mardi face à Béziers.

Article signé Christian Entz