L’ALSACE du 08/12/2018 : Le pèlerinage de Lisa

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L’ALSACE du 08/12/2018 : Le pèlerinage de Lisa

L’ASPTT Mulhouse affronte les jeunes joueuses de France Avenir 2024, cet après-midi (15 h) à Toulouse, où Lisa Jeanpierre, ancienne pensionnaire de l’IFVB, est pressée de remettre les pieds.

Il y en a une, à l’ASPTTM, qui a coché la date du samedi 8 décembre 2018 dans son agenda depuis belle lurette : Lisa Jeanpierre attend en effet le match prévu cet après-midi (15 h) à Toulouse dans le fief de France Avenir 2024 avec impatience, elle qui a passé trois ans (de 2014 à 2017) dans la Ville rose, à l’IFVB (*), avant de rejoindre l’équipe mulhousienne. « Je ne garde que de bons souvenirs de cette période » , résume l’intéressée, ravie de se replonger dans ces années-là.

Quitter le Haut-Rhin pour la Haute-Garonne n’a pourtant pas été une décision facile à prendre, d’autant que la Kingersheimoise n’avait que 14 ans lorsqu’elle a été détectée par Jacques Béraud, l’un des entraîneurs du Pôle France.

« Toulouse, ce n’est pas la porte à côté, mais je savais que c’était le passage obligé pour évoluer un jour dans un club professionnel. En allant là-bas, mon avenir sportif était tout tracé » , explique-t-elle. « Je ne pouvais pas dire non. Je n’ai jamais regretté mon choix, même si ça n’a pas toujours été facile, surtout dans les premiers temps. Mes parents, mon petit frère et ma petite sœur me manquaient. Je les appelais souvent et j’ai craqué plus d’une fois. » 

Lisa Jeanpierre n’a jamais lâché. Elle a vite pris ses marques et trouvé son rythme de croisière, s’adaptant très bien à sa nouvelle vie, alternance de cours au lycée Bellevue et d’entraînements au CREPS : « C’était dur, je travaillais beaucoup, mais je m’y attendais et j’avais besoin d’en passer par là pour atteindre un certain niveau. Au final, je ne m’en suis pas trop mal sortie. D’autant que j’ai retrouvé ma grande copine Schérine Dahoué, qui est de la même génération que moi et que je côtoyais dans les équipes de France jeunes : ça a facilité les choses. »

« J’ai gagné en autonomie »

L’Alsacienne boucle sa première saison à l’IFVB sans encombre. Elle négociera les deux suivantes, alors que l’équipe évolue en Élite féminine, sans difficulté non plus. « Je n’étais plus la petite dernière, je devais assumer de nouvelles responsabilités » , sourit celle qui a porté le brassard de capitaine en 2015-2016 et 2016-2017. « Je me levais à 6 h, je me couchais à 23 h : c’était crevant, mais ça faisait partie du contrat ! J’ai beaucoup appris et beaucoup progressé, j’ai gagné en autonomie aussi. » 

La réceptionneuse/attaquante s’attend donc à vivre des moments forts ce week-end. « C’est la première fois que je remets les pieds à Toulouse depuis que j’ai quitté l’IFVB, en juin 2017 : ça va me faire un drôle d’effet dès l’arrivée à l’aéroport… J’ai hâte d’y être ! » 

Si elle est ravie de retourner dans la ville où elle a passé quelques-unes de ses plus belles années, Lisa Jeanpierre n’en oublie pas que l’objectif premier de ce déplacement est de décrocher une septième victoire en Ligue A féminine. Et il n’est pas question de prendre à la légère cette formation de France Avenir 2024 composée de joueuses âgées de 17 à 19 ans, 13e et avant-dernière du classement avec une seule victoire (1-3 à Chamalières, la lanterne rouge), même si celle-ci ne devrait en toute logique pas faire le poids face à une ASPTT Mulhouse archi-favorite.

« Garder la tête froide »

« Nous devons garder la tête froide » , affirme la jeune femme avec conviction. « Un match de ce genre est plus compliqué à aborder qu’un match face à un adversaire de la trempe de Béziers (Ndlr : champion de France en titre, battu 3-0 samedi dernier au Palais des sports) par exemple. Nous devrons rester concentrées, lucides et appliquées jusqu’au bout et nous faire respecter comme nous l’a répété Magali (Ndlr : Magail, le coach postier) durant toute la semaine. » 

(*) IFVB : Institut Fédéral du Volley-Ball, qui a aussi vu passer Léa Soldner et Léandra Olinga-Andela (de 2013 à 2015) et dont l’équipe, France Avenir 2024, fait cette saison ses premiers pas en Ligue A féminine.

Article signé Sandrine Pays