L’ALSACE DU 11/09/2019 : Cazaute encore plus haut ?

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L’ALSACE DU 11/09/2019 : Cazaute encore plus haut ?

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Arrivée de Cannes avec un titre de championne de France en poche, Héléna Cazaute entend bien continuer à enrichir son palmarès avec une ASPTT Mulhouse qui a sans doute réaliser un gros coup avec la venue de l’internationale tricolore.

Elle a beau être mouvementée, la carrière de Héléna Cazaute est toute tracée. À 21 ans, la nouvelle réceptionneuse-attaquante de l’ASPTT Mulhouse en est déjà à son troisième club professionnel. Des débuts à Gruissan à huit ans, une saison à l’Institut fédéral de volley-ball, trois à Béziers et deux autres à Cannes, avec au bout du dernier exercice un titre de championne de France auquel elle a grandement contribué. « J’ai un peu la bougeotte, c’est vrai, admet celle dont l’un des rôles à Mulhouse sera d’apporter de la stabilité au sein de la défense. Mais je suis comme ça, j’aime aller voir ce qui se passe ailleurs et j’ai besoin de nouveaux challenges pour avancer. »

Un tremplin avant le grand plongeon

Ce premier sacre national (Ndlr : elle avait déjà remporté la Coupe de France avec Cannes en 2018) n’est donc pas parvenu à la « soigner » de son irrépressible désir de changement. Il lui fallait un nouvel objectif, une nouvelle étape. Un tremplin pour cette pépite du volley français – « l’une des joueuses les plus talentueuses en France » selon le manager général du club Magali Magail qui lui a ouvert les portes de l’équipe de France en 2015 – avant de plonger dans le grand bain des meilleurs championnats européens. L’Italie semble lui tendre les bras, mais avant cela, Héléna Cazaute avait besoin de devenir un atout maître au sein d’un effectif. Mulhouse était le point de chute parfait : « Cela fait des années que c’est le club qui monte dans le championnat de France. »

Contactée depuis des mois par l’ASPTT, officiellement recrutée le 16 mai dernier, Héléna Cazaute n’a rallié l’Alsace que dimanche, au retour d’un Euro malheureux (élimination en poules) où elle a rencontré sa nouvelle coéquipière Leandra Olinga Andela. « J’ai hâte de me mettre au travail avec mon nouveau coach (Ndlr : l’Italien François Salvagni) et mes nouvelles coéquipières. »

De l’ASPTT Mulhouse, elle n’en pense que du bien. « C’est un gros club qui a les moyens d’aller reconquérir le titre (Ndlr : qu’il a déjà remporté en 2017). C’est d’ailleurs l’objectif cette saison. » Le Palais des sports l’a également profondément marquée : « Ici, il y a vraiment un grand public. C’était toujours délicat d’évoluer dans cette salle parce que tu savais que tu allais avoir un match compliqué contre une équipe chiante à manœuvrer. Bref, je suis contente d’être passée de l’autre côté. »

Du caractère à revendre

Passé maître dans l’art de faire franchir un dernier palier supplémentaire à des joueuses déjà confirmées (Bauer, Bokan, Santana, Papafotiou…), le club mulhousien a – sur le papier – réalisé une très bonne pioche avec Héléna Cazaute. « Elle a le sens du jeu, elle sait tout faire avec le ballon, elle est vraiment complète. Et c’est une morte de faim. Moi, j’adore ça ! », martèle Magali Magail. « Si mon fonds de jeu est plus tourné sur la défense, je suis aussi à l’aise en attaque, précise la native de Narbonne. Je viens du sud, j’ai du caractère. Pas impulsive, non, mais je suis une vraie battante. » Le public mulhousien devrait apprécier.

La réceptionneuse-attaquante espère juste vivre enfin une année sans blessure. Gravement touchée au genou gauche en décembre 2016 (rupture des ligaments croisés), elle avait mis neuf mois pour revenir à la compétition. Début 2019, c’est son épaule qui l’a lâchée. Trois mois d’absence qui ne l’ont pas empêchée de flamber en play-offs. De retour lors des grandes manœuvres, la jeune femme de 21 ans n’avait pas hésité à prendre ses responsabilités pour ramener sur la Côte d’Azur un trophée qui échappait à l’ogre cannois depuis 2015. « Ce titre, je veux le garder », sourit l’intéressée. « Ces blessures, je les ai bien soignées sinon, ça peut vite repéter derrière. C’est derrière moi maintenant. »

Elle est comme ça, Héléna. Ce qui l’intéresse, c’est ce qui se passe devant elle. Aujourd’hui, c’est Mulhouse.
Article signé Marc Calogero