L’ALSACE DU 16/03/2019 : L’affaire semble entendue

Publié le
Un sport, une ville, un territoire

L’ALSACE DU 16/03/2019 : L’affaire semble entendue

L’ASPTT Mulhouse, leader de la Ligue A féminine, affronte ce soir (20 h) au Palais des sports la lanterne rouge, France Avenir 2024, l’équipe de l’IFVB où Léa Soldner et Léandra Olinga-Andela ont joué il y a quelques années.

Il n’est pas question de vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué, mais l’ASPTT Mulhouse part plus que jamais avec la faveur des pronostics, ce soir (20 h) au Palais des sports, face à France Avenir 2024, qui fait cette saison ses premiers pas en Ligue A féminine. Pensez donc : entre le leader du championnat, invaincu depuis 15 journées, avec 18 victoires en 19 matches, et la lanterne rouge qui, elle, cumule 18 défaites, il ne devrait pas y avoir photo. « Nous respectons chacun de nos adversaires et celui-ci ne fait pas exception à la règle » , résume Magali Magail, le coach postier, dont l’objectif est « de maintenir un rythme soutenu tout au long de la partie ».

« Les filles de France Avenir 2024 sont des battantes qui découvrent le haut niveau. Elles ont tout à prouver et ne s’en sortent pas si mal que ça puisqu’elles ont gagné quelques sets (Ndlr : 10 sur 65) et même un match (Ndlr : 1-3 à Chamalières le 27 octobre dernier)  » , souligne Léa Soldner. « Elles ont la technique, mais elles manquent encore de physique et de mental, ce qui est normal à leur âge » , note de son côté Léandra Olinga-Andela.

D’attaquante à libéro

La libéro et la centrale de l’ASPTT Mulhouse savent de quoi elles parlent, puisqu’elles sont elles-mêmes passées par l’IFVB (Institut Fédéral du Volley-Ball), en 2013-2014 pour la première, de 2013 à 2015 pour la seconde (*). Toutes deux gardent d’excellents souvenirs de leur séjour à Toulouse.

« Je sortais du pôle France cadettes de Châtenay-Malabry. J’avais jusqu’alors toujours évolué au poste d’attaquante et je me suis retrouvée du jour au lendemain au poste de libéro : c’était la condition sine qua non pour intégrer le pôle France juniors. Je n’ai pas hésité et je ne l’ai pas regretté : ce changement a été une très bonne chose, d’autant que j’adore la réception et la défense, et m’a ouvert les portes du monde pro » , confie Léa Soldner en évoquant avec enthousiasme ses anciennes coéquipières. « J’étais avec Margaux Bouzinac, Héléna Cazaute, Juliette Fidon, Lucille Gicquel ou encore Nina Stojilkovic et bien sûr Léandra. Nous formions un super groupe et nous avons obtenu de bons résultats en Élite féminine (Ndlr : 3es  de la poule B, 4es  des play-downs 2). Nous aurions voulu jouer en Ligue A féminine en 2014-2015, mais cela n’a pas été possible. »

L’équipe n’ayant finalement été alignée dans aucun championnat cette saison-là, la Haut-Rhinoise, n’imaginant pas passer autant de temps sans compétition, a alors répondu favorablement à la proposition de l’ASPTT Mulhouse. « Je n’ai pas été la seule à partir, nous avons pratiquement toutes fait ce choix. C’est dommage, je serais bien restée plus longtemps à l’IFVB pour continuer à progresser sous la houlette des entraîneurs Jacques Béraud et Gaël Le Draoulec, qui ont été de vrais mentors pour moi. »

« La belle époque »

Contrairement à Léa Soldner, Léandra Olinga-Andela est restée une seconde saison à Toulouse. « C’était la belle époque » , lâche-t-elle avec un grand sourire. « Tout était simple. Nous étions dans des conditions idéales pour poursuivre notre formation. Mais attention, nous travaillions dur aux entraînements : pas question de chômer ! »

La Camerounaise a elle aussi profité de ses années à l’IFVB pour progresser à grands pas. « J’ai beaucoup appris, en l’occurrence tout ce qu’il faut pour intégrer un effectif pro. J’en avais besoin. J’arrivais du pôle espoirs de Sablé-sur-Sarthe où je faisais partie, grâce à mon physique, des joueuses phares. Ce qui n’était plus le cas à Toulouse. Au contraire ! J’avais un train de retard sur la plupart de mes coéquipières : elles venaient du pôle France cadettes de Châtenay-Malabry et possédaient davantage de technique et d’expérience. Et puis elles évoluaient en équipe de France jeunes, ce qui m’était interdit puisque je n’ai pas la nationalité française. Tout ça était très frustrant, mais je me suis accrochée, je n’ai rien lâché. Je me suis forgé un caractère ! Je suis restée une année supplémentaire parce que j’avais encore trop de lacunes, à ce moment-là, pour rejoindre un club de Ligue A féminine. J’ai eu raison : aujourd’hui, je suis à l’aise sur des tas de choses ! »

Et cela devrait se retourner contre l’IFVB.

(*) Lisa Jeanpierre est aussi passée par l’IFVB, de 2014 à 2017 ( L’Alsace du 8.12.2018).

Article signé Sandrine Pays