Le bon Bland de l’ASPTTM

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Un sport, une ville, un territoire

Le bon Bland de l'ASPTTM

Éliminée dès le 1er tour des play-offs, après avoir passé l’essentiel de la saison dans le trio de tête, l’ASPTT Mulhouse a accusé une certaine fragilité mentale au moment de conclure en avril dernier. C’est pour remédier à cette situation qu’elle a fait appel à la Belge Angie Bland au caractère bien trempé.
Angie Bland (32 ans, 1,87 m) est cette joueuse élancée qui a souvent fait des misères à l’ASPTT Mulhouse sous le maillot de Nantes. C’est elle aussi qui n’a pas hésité à affronter le public du Palais des sports, quand celui-ci chambrait les Nantaises. Flamande, elle ne manque ni de culot ni de courage. Ce qui contribue fortement à son image de conquérante. « C’était juste un hasard , tente de relativiser Angie Bland. Ce n’était rien de méchant et, surtout, ce n’est rien de négatif ! Le public fait partie du jeu et il faut jouer avec… Et à Mulhouse, il est plutôt chaud ! »

Pionnière en Ukraine

De toute évidence, ce public ne l’a pas laissée insensible et a contribué à convaincre Angie Bland pour répondre à l’appel de Magali Magail. « Mulhouse est un club stable qui présente déjà un bel historique, confie l’internationale belge. C’est rassurant pour une joueuse. Ensuite, je suis ambitieuse et le club veut faire mieux que sa dernière 6e place. Je peux donc me projeter avec lui dans un objectif commun. J’ai déjà gagné le championnat d’Ukraine avec Khimik Yuzhny (en 2012) et la Coupe d’Allemagne avec Stuttgart (en 2011). Mais, en France, je reste sur trois finales perdues, dont deux en coupe, avec Nantes. Et là, j’ai vraiment envie de gagner quelque chose ! »

Pur produit du volley belge où elle a transité par le VDK Gent (2001/2003) et les Dauphines Charleroi (03/06), après avoir fait ses gammes à Govok Gooik (de 1991 à 2001), Angie Bland a la particularité d’avoir beaucoup voyagé : du championnat espagnol à la Bundesliga, en passant par la Série A italienne, la ligue suisse et même le championnat ukrainien. « À l’époque (en 2011) , les joueuses belges étaient rares dans les championnats étrangers, explique Angie Bland. Quand je suis partie, c’était d’autant plus exceptionnel que j’ai tenté l’aventure sans manager… Je voulais créer mon propre chemin ! » Un chemin bien mené jusqu’à ces fameux championnats d’Europe de 2013 dont la Belgique a été la grande révélation en arrachant la médaille de bronze aux Serbes. Et, curieusement, cet attachement aux Serbes se poursuit à Mulhouse ! « De Mulhouse, avant de venir, je connaissais Maëva Orlé, Astrid Souply avec qui j’étais adversaire lors des matches France – Belgique… Mais aussi Bobby (Bojana Markovic), poursuit Angie Bland. Elle a souvent fait partie de ma vie sociale par personne interposée ! Par Nina Coolman (également internationale belge) et ensuite par la passeuse italienne Stéfania Dell’Igna, coéquipières de Bobby à Paris/Saint-Cloud et à Béziers. Quand je suis arrivée à Mulhouse, je me suis raccrochée à elle. Il n’y a eu qu’un différend entre nous. J’ai toujours porté le n°1… Celui de Bobby à Mulhouse. J’étais prête à payer pour avoir le n°1. Elle n’a pas voulu me le donner. » Avec l’humour qui la caractérise, Bojana Markovic lui a gentiment expliqué « que le n° 1 était réservé à la meilleure joueuse ». « Je vais donc jouer avec le n° 4 ! »

Le plan B de la Belgique

Sacrifiée sur l’autel de la stratégie, qui veut que le sélectionneur national belge, Gert Vande Broek, ait préféré se doter d’un 3e libéro à la place d’une centrale, Angie Bland figure actuellement en réserve de l’équipe de Belgique. « Je suis son plan B » , s’amuse la nouvelle Mulhousienne pas fâchée d’être libérée de ses obligations internationales. Ce qui réjouit également Magali Magail, le coach postier et de l’équipe de France, ravie de l’avoir à Mulhouse pour une adaptation plus soutenue et, surtout, de ne plus l’avoir en face pour les France – Belgique du mois prochain lors de la qualification à l’Euro

 

Article signé Christian Entz