L’ALSACE DU 08/10/17 : En mode rouleau compresseur

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Un sport, une ville, un territoire

L'ALSACE DU 08/10/17 : En mode rouleau compresseur

Cinq mois après son titre de titre de championne de France, l’ASPTT Mulhouse a remporté la SuperCoupe en écrasant Aix/Venelles, lauréat de la Coupe de France, en trois sets sans appel (25-14, 25-15, 25-14) hier au palais des sports.

Il y a six mois encore, la vitrine de l’ASPTT Mulhouse était désespérément vide d’un vrai trophée, malgré un quart de siècle d’existence. Il y avait bien un challenge de France datant de 1991 et quelques coupes nationales de jeunes. Mais aucun titre majeur, jusqu’à ce fameux 6 mai, marqué par le titre de champion de France obtenu à Coubertin aux dépens du Cannet.
Cinq mois plus tard, pour sa 2e finale, l’ASPTTM a doublé son capital. Mais contrairement à leur victoire en finale des play-offs, arrachée dans la douleur au tie-break, les Mulhousiennes ont cette fois dominé leur sujet de la tête et des épaules, pour ne pas dire du nombril.

C’était amusant sur le terrain ! »
Dès l’entame des débats (10-3), avec un festival au filet de Ciara Michel (4 points dont 3 blocks), on était fixé : il n’y aurait pas de match. La qualité de service, l’efficacité du contre postier (12 blocks gagnants) et la belle variété de jeu proposé par Aziliz Divoux ont limité le rôle des Provençales à de la figuration.
À cela s’est ajouté un état d’esprit particulièrement conquérant que Bojana Markovic, en bonne capitaine, a su insuffler en joignant le geste à la parole, avec un pourcentage offensif exceptionnel (6/7 en attaque) à la conclusion (20-10, 25-14). Avec l’insouciance de ses 18 ans, la jeune Britt Herbots, sacrée MVP de cette finale, a donné le meilleur aperçu de la prestation mulhousienne : « C’était amusant sur le terrain ! »
À l’inverse, les coéquipières de la Brésilienne Tamara Matos-Hoffmann ont très vite compris qu’il n’y avait rien à faire face à une formation mulhousienne en mode rouleau compresseur. Quant aux chiffres, ils étaient encore plus accablants pour Aix, auteur de 25 fautes directes, à comparer au maigre déchet local (9 fautes dont 6 au service).
Muette au filet jusque-là, la grande Américaine Hayley Spelman marquait son premier point à 3-2 en ce début de 2e set avant de prendre le service et de provoquer le break (6-3). La machine était lancée (15-8, 20-12). Rien ne pouvait l’arrêter jusqu’à la fin de set, marquée par la réussite de Britt Herbots au filet et de la Slovaque Michaela Abrahamova au service (25-15).

« On s’est fait trouer ! »
Avec la rentrée de la Croate Antonija Jozic, Félix André, le coach des Bleues et d’Aix, changeait de centrale pour tenter de colmater la brèche. En vain. Hayley Spelman donnait le départ du 3e set (1-1, 6-1) au service. Largement mené (12-4), Aix-Venelles s’offrait ses dernières illusions (13-7) avant le passage décisif au service de Michaela Abrahamova (de 14-8 à 19-8).
Léa Soldner ne faisait aucune concession en défense et Ciara Michel poursuivait son festival au filet (75 % de réussite offensive, 7 contres gagnants). C’est finalement avec soulagement pour les Provençales que Michaela Abrahamova et Aziliz Divoux enfermaient Dominika Drobnakova au block pour mettre un terme au massacre (25-13). « Ce n’est pas en réception que nous avons le plus souffert , confiera Marielle Bousquet-Rollet, la libéro aixoise et ex-Mulhousienne. C’est dans le secteur block-défense… On s’est fait trouer ! »

 

Article signé Christian Entz