L’ALSACE DU 16/12/2017 : Bien plus qu’une revanche

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L’ALSACE DU 16/12/2017 : Bien plus qu’une revanche

Entre l’inévitable sentiment de revanche qui animera Le Cannet après sa finale perdue face aux Mulhousiennes et sa réaction d’orgueil due aux décisions de la DNACG, le match s’annonce très chaud pour l’ASPTTM, ce soir (20 h) pour la dernière journée des matches aller en Ligue A.

Les volleyeuses mulhousiennes n’ont eu qu’une quinzaine d’heures pour défaire et refaire leurs valises, passer une bonne nuit et se plier à l’entraînement d’hier matin.
Débarquées à l’EuroAirport la veille au soir au retour de leur déplacement polonais en Ligue des champions – après avoir raté leur correspondance à Munich -, les Mulhousiennes ont repris l’avion, hier en début d’après-midi, pour rallier Le Cannet. « On enchaîne avec un nouveau déplacement et ce n’est jamais simple à gérer, explique le coach Magali Magail. Mais bon, c’est la règle du jeu quand on mène de front la Coupe d’Europe et le championnat. Mais je n’ai pas ressenti de fatigue particulière à l’entraînement du matin ».

Le Cannet sanctionné
De toute évidence, même si ce handicap était d’actualité, aujourd’hui, il ne se limiterait pas aux seules Mulhousiennes. Car de son côté, Le Cannet a également vécu une semaine suffisamment agitée pour en subir les conséquences ce soir.
Pendant que l’ASPTT Mulhouse se faisait battre par les Polonaises de Rzeszow (3-1), Le Cannet connaissait le même sort face aux Allemandes de Schwerin (3-1 : 25-22, 16-25, 25-22, 25-22), 2es de Bundesliga. Mais davantage que la fatigue physique, ce sont les décisions de la DNACG et de la Commission d’Aide et de Contrôle des clubs Professionnels (CACCP) qui plombent le club.
Au pied du podium avant l’annonce des sanctions, les Cannetanes pointent désormais à l’avant-dernière place en raison d’une pénalité de six points. Certes, elles ne sont qu’à un point du dernier qualifié potentiel aux play-offs, mais à 12 unités des Mulhousiennes qui complètent le trio de tête derrière Cannes et Béziers. Autant dire que le match de ce soir constitue la dernière chance du Cannet pour continuer de rivaliser avec son « meilleur ennemi », qui l’a privé du titre de champion de France la saison dernière.

La loi du silence
Si les relations sportives n’ont jamais été simples entre l’ASPTT Mulhouse et Le Cannet, il n’en demeure pas moins une forme de respect entre les dirigeants. En tant que finaliste des play-offs, Le Cannet a participé au 1er tour qualificatif de la Ligue des champions avant de se faire éliminer par les Bélarusses de Minsk. Daniel Bussani, le président cannetan, a investi dans l’achat des fameux ballons Mikasa utilisés en Champion’s League. Et c’est Le Cannet qui a prêté ce même lot de 25 ballons aux Mulhousiennes le temps de leur campagne européenne.
À ce titre, et en vertu de la loi du silence en vigueur dans le milieu, les dirigeants se gardent bien du moindre commentaire concernant les « malheurs » du Cannet avec la DNACG. Sanctionné par les instances financières du sport professionnel d’un encadrement de sa masse salariale à 277 000 euros, Le Cannet a pourtant fait jouer sa nouvelle recrue serbe, mercredi soir en Coupe d’Europe à Schwerin. Or, Bojana Zivkovic est la passeuse qui a emmené la Serbie au titre européen en septembre dernier. Sa valeur marchande est forcément supérieure à la moitié de la masse salariale imposée au Cannet. Et même si les 13 salariés du club (minimum requis par la LNV) touchaient le Smic, Le Cannet ne pourrait pas, mathématiquement, respecter les impératifs de la DNACG. À moins d’user du joker médical… Ce qui voudrait dire qu’un nouveau malheur va s’abattre sur Le Cannet, avec une blessée à venir !

Avec ou sans Zivkovic ?
La question de savoir si Bojana Zivkovic pourrait jouer ce soir semble néanmoins caduque, puisque le mercato de la LNV, dont dépend la Ligue A féminine, est fixé du 1er  au 31 janvier prochain. « Si toutes les individualités du Cannet sont réunies, ce qui est le cas depuis deux semaines, et qu’elles jouent à leur niveau, c’est l’une des meilleures équipes du championnat », prévient Magali Magail. À pied d’œuvre depuis hier soir, l’ASPTTM, au grand complet, tentera de retrouver le niveau de jeu qui a été le sien à Rzeszow. « Mais avec plus d’explosivité et de puissance pour mettre le ballon par terre ! » conclut le coach.
Précision. Le classement de la Ligue A féminine ci-contre ne tient pas compte des pénalités de 4 et 6 points infligées, respectivement, à Évreux et au Cannet. Les deux clubs ont dix jours pour faire appel et suspendre les sanctions.

 

Article signé Christian Entz