L’ALSACE DU 17/03/2018 : ASPTTM – Le Cannet, la belle !

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L'ALSACE DU 17/03/2018 : ASPTTM - Le Cannet, la belle !

En partant du principe que le match aller au Cannet, perdu par les Mulhousiennes au tie-break, a été la revanche de la finale des derniers play-offs remportée par l’ASPTTM, la rencontre de ce soir (20 h) au Palais sera bel et bien… la belle. Belle comme l’affiche qui a toujours valeur de finale.

Personne, ni à Mulhouse ni au Cannet, n’est près d’oublier la dernière finale des play-offs. D’un côté on se roule par terre de bonheur, en pensant à ce 6 mai 2017, de l’autre on s’arrache encore les cheveux. Le Cannet avait eu quatre balles de match au 4e set. Sur l’une d’elles, Olga Trach avait trop croisé son attaque et les postières se voyaient perdues, avant qu’Alexandra Lazic ne touche maladroitement le filet. Ce coup du sort changeait la donne puisque l’ASPTTM remportait alors ce fameux 4e set (36-34) et le tie-break qui suivait pour obtenir le premier titre de son histoire.

« On sait ce qu’on joue à Mulhouse ! »

Aujourd’hui, l’ASPTTM n’a pas à s’inquiéter pour sa 3e place, d’ores et déjà assurée, mais a tout à craindre du Cannet qui est à la lutte avec Saint-Raphaël pour la 4e place. « Cette 4e place est impérative pour nous puisqu’elle nous assure d’être européennes, confirme l’ex-internationale française Jelena Lozancic (35 ans), aujourd’hui directrice générale du Cannet. On sait ce qu’on joue à Mulhouse ! » Or, ce statut européen est indispensable au Cannet, au cœur d’un projet ambitieux avec l’officialisation de la venue de Stav Jacobi, le mécène russe naturalisé suisse, qui a fait du Voléro Zurich un des meilleurs clubs de la planète.

Ce même Cannet a été sanctionné par la DNACG, en décembre dernier, d’un encadrement de la masse salariale à hauteur de 277 000 euros pour la saison 2017-2018, mais dispose pourtant officiellement d’un effectif de 20 joueuses, dont la passeuse serbe Bojana Zivkovic, championne d’Europe en titre, et la Cubaine Heidi Casanova Alvarez, recrutée au mercato d’hiver.

Or, à titre de comparaison, une masse salariale encadrée à 409 000 euros pour l’ASPTTM ne permet pas au club mulhousien de recruter à pareil niveau qualitatif et quantitatif. Cherchez l’erreur…

L’explication repose pour beaucoup sur l’investissement de Stav Jacobi et du prêt de joueuses. « Nous sommes constamment contraints de nous justifier par rapport à la sanction de la DNACG , regrette Jelena Lozancic. Les gens n’ont pas compris que cette sanction concerne la gestion de saisons précédentes mais qu’aujourd’hui elle est saine. Nous sommes en règle. La preuve : la LNV a donné son accord. »

« L’arrivée de Stav Jacobi dans le volley français est une réelle opportunité qui pourrait servir la cause nationale dans la perspective des Jeux à Paris en 2024 » , promet l’ex-internationale française d’origine croate. En attendant, elle sert surtout les intérêts du Cannet, qui a profité de ses nouveaux amis zurichois pour passer une semaine au contact du Voléro, disputer un match amical mercredi soir (perdu 2-3) et préparer la rencontre de Mulhouse.

« Le Cannet travaille sur ce projet depuis trois ou quatre ans, poursuit Jelena Lozancic. Ce projet va se concrétiser par la création de deux centres de formation, à Zurich et au Cannet, et une équipe cannetane capable de gagner la Ligue des champions. Stav Jacobi est un gagnant, de surcroît passionné, qui aime la France et la Côte d’Azur. Il est là pour du long terme ! »

« On ne se marchera jamais dessus ! »

Même si Jelena Lozancic relativise le nouveau potentiel cannetan que symbolisent les Zivkovic et les Cubaines Giel Ramos et Casanova Alvarez – « nous avons perdu des matches dans notre meilleure configuration » -, le Palais accueillera ce soir un des grands prétendants au titre 2018, susceptible de faire de l’ombre à son voisin cannois. Et donc à sa désormais dirigeante Victoria Ravva, grande amie de Jelena Lozancic avec qui elle a disputé et perdu les finales de la Ligue des champions 2006 et 2012 sous les couleurs cannoises. « Vica et moi partageons la même passion, confie Jelena Lozancic. Elle est la marraine de mes enfants et moi des siens. On sait faire la part des choses quand on est adversaires. Ce qui est sûr, c’est qu’on ne se marchera jamais dessus ! »

 

Article signé Christian Entz