L'Alsace du 06/02/14 : ASPTT Mulhouse : un bon coup de poker

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Un sport, une ville, un territoire

L'Alsace du 06/02/14 : ASPTT Mulhouse : un bon coup de poker

En s’imposant en quatre sets (25-22, 13-25, 25-14, 25-22), mardi soir en Slovénie, les Mulhousiennes, coaches compris, ont marqué les esprits. La qualification pour les demi-finales de la Coupe d’Europe se jouera à Mulhouse, mardi prochain, après avoir accueilli Istres en championnat, samedi à 20 h.

Personne n’aurait misé un centime sur les chances de victoire des Mulhousiennes après l’égalisation de Calcit Kamnik (25-13 au 2e set). Avec huit contres gagnants dans cette seule manche, les Slovènes avaient affiché toutes les qualités qui leur avaient permis d’êtres invaincues jusqu’alors. Et à l’image du paysage slovène, avec cette petite ville de Kamnik totalement recouverte de neige et dominée par les sommets voisins, l’ASPTT Mulhouse semblait recroquevillée mardi soir en quart de finale aller de la « Challenge Cup ».

« Il fallait changer quelque chose », racontera plus tard Magali Magail. « Les Slovènes avaient trouvé des solutions aux problèmes posés », poursuit l’adjoint et petit frère, Christophe Magail. « C’était un coup de poker qu’il fallait tenter », avoue le coach qui a décalé les positions de son six de base (de trois rotations) à l’entame du 3e set avant de revenir au placement initial dans la dernière manche. « Et, à voir la tête de l’entraîneur de Kamnik sur le coup, cela les a beaucoup agacés. » En fait, les lignes se retrouvaient inversées.

Si cette situation a eu le don de perturber les Slovènes, elle a aussi libéré les Kristy Jaeckel et Ana Lazarevic qui ont été créditées dans la seule 3e manche de leur meilleur ratio offensif : respectivement 4/7 et 4/6.

« Plus je regardais la vidéo de Kamnik et plus j’avais peur ! »

À l’arrivée, après avoir concédé un set sans appel (13-25), l’ASPTTM a rendu la pareille (25-14) pour obtenir le minimum syndical : au pire, le point d’un match perdu au tie-break. Fortes de leur expérience du tour précédent, quand l’ASPTTM a éliminé Târgu Mures grâce au gain des deux sets obtenus en Roumanie, Armelle Faesch et ses coéquipières se retrouvaient dès lors en position de force.

« Nous avions visionné plusieurs de leurs matches , confie Christophe Magail. Mais elles aussi avaient nos plans de jeu. De qui ? Je ne sais pas ! » Sans faire un très grand match, notamment en raison du déchet déploré dans la relation passe-attaque, les Mulhousiennes ont séduit par leur engagement en défense, leur réaction d’orgueil et un secteur service-réception qu’elles ont dominé. « C’était la clé de notre succès , explique Magali Magail. Avant le match, plus je regardais la vidéo de Kamnik et plus j’avais peur ! Offensivement, c’est très fort. Notre seule chance était de faire craquer les Slovènes en réception. » Ou, au moins, de minimiser le rôle de certaines attaquantes. Ce qui a été le cas initialement pour Sara Valencic qui, neutralisée par un service long, n’a pu apporter son concours au filet. Ensuite, Lana Scuka, l’autre attaquante du bout de filet, s’est contentée d’un point dans les deux derniers sets. Quant à l’attaquante de pointe, Tjasa Turnsek, elle a été contrée six fois et a accusé trois fautes directes dans la seule dernière manche. Le succès 3-1 des Mulhousiennes était scellé à l’issue de cette ultime manche (25-22).

Même si les postières sont unanimes en avouant que « rien n’est fait et nous ne sommes qu’à mi-chemin de la qualification », il est logique de penser qu’un grand pas a été fait. Ne serait-ce qu’en vertu de la comparaison des lieux. Mulhouse a su s’adapter à son adversaire et à la configuration d’une salle réduite, avec un plafond très bas, par rapport au vaste Palais des sports. Il n’est pas sûr que les Slovènes se retrouvent à l’aise dans le grand espace mulhousien. Et qu’elles s’y perdent, ce prochain mardi (20 h) en match retour de cette Coupe d’Europe, ne sera rien d’autre que l’objectif avoué par les Mulhousiennes.

Article signé Christian Entz