L'Alsace du 22/11/13 : Petya Tsekova, le bon goût bulgare à Mulhouse

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Un sport, une ville, un territoire

L'Alsace du 22/11/13 : Petya Tsekova, le bon goût bulgare à Mulhouse

Petya Tsekova est la sixième joueuse bulgare à porter les couleurs de l’ASPTT Mulhouse. Mais elle est la première à présenter un vécu de quatre saisons en Italie. Samedi, face à Béziers (20 h) au Palais des Sports, la native de Vratsa aura son mot à dire.

Grande et élancée, Petya Tsekova, 27 ans depuis le 13 octobre dernier, n’en reste pas moins très discrète. Elle n’a pas la puissance des Kristy Jaeckel ou Ana Lazarevic, qui font souffrir les lames de parquet du Palais. En revanche, elle a cette élégance typiquement slave dans le geste, qui n’est pas sans rappeler une certaine Rayna Minkova qui a fait le bonheur de l’ASPTTM (de 1995 à 1998) après avoir amené le VBCR Huningue au sein de l’élite (de 1990 à 1995). Et comme Rayna Minkova, Petya a transité par l’Akademik Sofia. « Je suis arrivée à Sofia à l’âge de 16 ans , raconte cette dernière. En principe, les jeunes joueuses de la sélection nationale vont au CSKA. Là-bas, tu passes les examens sans aller aux cours… Moi, je voulais poursuivre mes études de mathématiques que j’avais commencées chez moi, à Vratsa. Ce que je pouvais faire uniquement en allant à l’Akademic… ».

« J’ai appris ce qu’était la ‘’grinta’’ ! »

Deux saisons plus tard, elle rejoint cependant les rangs des championnes de Bulgarie avec lesquelles elle sera sacrée en 2007, pour ses 20 ans. « Pour vous, cela peut paraître jeune , explique Petya Tsekova. Mais, le CSKA, c’est souvent un groupe de 16 filles de la même génération dont la plupart sont en sélection nationale et qui partent jouer à l’étranger à 21 ans. Cette année-là, j’étais avec Diana Nenova, la passeuse actuelle de l’équipe de Bulgarie, Elitsa Vasileva et Mariya Karakasheva, qui ont participé à l’Euro ».

L’étranger, Petya Tsekova le découvre d’abord en Pologne, à Bydoszcz, avant de passer quatre ans en Italie, dont un baptême initial en Série A1 à Santeramo. « En Pologne, cela a été très dur , raconte la Bulgare de Mulhouse. En tant qu’étrangère dans une équipe, on attend de toi que tu sois la meilleure et que tu fasses la différence. Or, j’étais dans une équipe où personne ne parlait l’anglais. J’étais isolée et c’était difficile à vivre. Ensuite, je me suis retrouvée tout de suite plongée en Série A1 dans le meilleur championnat au monde. Là aussi, cette première année en Italie a été difficile. Pas sur le plan humain, mais sportif… Parce qu’à 22 ans j’étais confrontée au plus haut niveau possible. En 2007, l’Italie avait encore ses grandes équipes de club. Cette saison et celles qui ont suivi en A2 ont été une très bonne expérience. J’ai énormément appris sur le plan technique et la façon de travailler. J’ai appris ce qu’était la ‘’grinta’’ ! En Italie, l’écart entre les équipes est minime. Rien n’était gagné avant le coup de sifflet final et il fallait rester concentrée et se battre jusqu’au bout ».

En 2012, Petya Tsekova pose ses valises en France, à Évreux. « Où je n’ai pas joué à mon poste de prédilection , confie l’attaquante. En Italie, au pire, je réceptionnais sur une position. À Évreux, je devais tout faire et j’ai fini par me disperser. À Mulhouse, c’est différent. J’ai retrouvé mon rôle d’attaquante. C’est même la première fois que je suis utilisée sur un poste qui me convient parfaitement. Et je m’y sens bien… Les gens sont sympas, les dirigeants sont à l’écoute et je m’entends bien avec Magali – Magail, le coach – et mes coéquipières. »

Quand Petya ne joue pas au volley, il n’est pas rare de la croiser en ville ou ailleurs. « Avec Kristy (Jaeckel), on aime bien visiter , confie-t-elle. On a déjà été à Colmar, à Bâle, à Europa Park. La région nous plaît beaucoup ». Et quand elle ne visite pas, son passe-temps préféré est la lecture.

Deuxième meilleure attaquante mulhousienne derrière l’Américaine Kristy Jaeckel (11e au classement national), 7emeilleure marqueuse de la Ligue A avec 98 points et une moyenne de 3,16 points par set, Petya Tsekova est essentielle dans le jeu postier. Demain, face à Béziers, c’est de sa prestation que dépendra l’issue d’un match dont le vainqueur s’installera à la 2e place de la Ligue A.

Article signé Christian Entz