L'Alsace du 29/12/13 : Bokan est toujours mulhousienne de cœur

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Un sport, une ville, un territoire

L'Alsace du 29/12/13 : Bokan est toujours mulhousienne de cœur

Tatjana Bokan, qui a évolué à l’ASPTTM ces deux dernières saisons et qui sera en quête d’un podium avec le RC Cannes, aujourd’hui (vers 17 h) au tournoi de Bâle, a laissé sa moitié à Mulhouse.

Meilleure marqueuse de la Ligue féminine la saison dernière, Tatjana Bokan (25 ans) a marqué de son empreinte le championnat de France en l’espace de deux saisons. Aujourd’hui à Cannes, elle évolue à l’ombre des Nadia Centoni, Eva Yaneva, Milena Rasic et autres Maret Grothues. « Ce n’est pas facile de jouer à Cannes , avoue l’emblématique coach, Yan Fang. D’abord, la concurrence est très rude et après, même si tu joues, il faut être très bonne… Sinon, il n’y aura aucune balle pour toi ! »

Dotée d’un tempérament de battante, héritage de ses ancêtres, l’internationale monténégrine n’est pas du genre à baisser les bras. « C’est la mentalité des Balkans, plus forte qu’ailleurs, qui me pousse au combat » , raconte Tatjana Bokan. Néanmoins, elle qui mettait vingt pions à Cannes sous les couleurs mulhousiennes se contente désormais d’un capital plus modeste au sein d’un collectif autrement plus compétitif. Et, avec la franchise qui la caractérise, Tatjana Bokan ne cache pas les difficultés de sa situation cannoise : « De l’équipe, de l’ambiance, je suis très heureuse à Cannes… Mais, c’est de moi que je ne suis pas trop contente ! Avec l’équipe du Monténégro, en début de saison, je me suis déchirée des fibres musculaires à la cuisse. Et, à peine rétablie, je me suis fait une entorse à la cheville lors d’un entraînement à Cannes. Et, depuis, je n’arrive pas à retrouver mon niveau qui était le mien… Je n’ai encore jamais été autant blessée de ma vie que cette saison ! »

« En championnat de France, tu sais à l’avance que tu ne peux pas perdre »

Titulaire du six de base cannois, hier soir face aux Russes de Krasnodar, Tatjana Bokan a apporté une belle contribution avec quelques envolées au filet qui n’étaient pas sans rappeler la Bokan de Mulhouse. « On ne peut pas comparer Mulhouse et Cannes… C’est trop différent , poursuit la Monténégrine. À Mulhouse, même blessée, je jouais parce qu’il n’y avait personne pour prendre ma place. À Cannes, on est six joueuses pour les postes de récept-attaque dont la Hollandaise – Maret Grothues, avec Eva Yaneva, l’Italienne Laura Patierno ou encore Alexandra Lazic. Après, la grosse différence est d’ordre psychologique… En championnat de France, tu sais à l’avance que tu ne peux pas perdre. Par contre, on se retrouve en Ligue des champions avec le plus mauvais tirage au sort possible. En play-off, on va d’abord rencontrer le Galatasaray Istanbul. Et, en cas de succès, probablement le Vakifbank et Bakou en demi-finales… C’est pas de chance ! »

« Mulhouse me manque même si le Palm-Beach c’est mieux que la rue d’Illzach »

Dire que Tatjana Bokan n’a pas oublié Mulhouse tient du plus bel euphémisme. « Mulhouse me manque même si le Palm-Beach – ndlr : lieu de résidence des joueuses cannoises – c’est mieux que la rue d’Illzach , confie cette dernière. J’y ai laissé mon copain, le handballeur du MHSA Bogdan Petricevic – qui figure dans la sélection des 22 joueurs monténégrins concernés par le prochain championnat d’Europe – et que je continue de venir voir quand il ne vient pas à Cannes. Et, je suis régulièrement en contact avec Magali Magail, Alina Albu et Petya Tsekova. Je dois même avouer que, lorsque j’étais blessée, je regardais les matches de Cannes dans les gradins et, en même temps, ceux de l’ASPTT sur mon portable ! »

Hier, placée aux premières loges sur le Taraflex bâlois, Tatjana Bokan était cannoise et fière de l’être en offrant la balle de set qui allait permettre aux championnes de France de sauver l’honneur dans la 2e manche, sans pour autant contester la supériorité des Russes de Krasnodar qui seront les grandes favorites de la finale du jour.

Article signé Christian Entz